Saturday, April 7, 2012

Vital Kamerhe n'inspire pas confiance!
Par Chryso Tambu, publié le 2 avril 2012

L'ancien candidat à la présidence de la République, l'Honorable Vital Kamerhe, a été l'invité de radiolisolo.com, le jeudi 29 mars 2012, au cours d'une émission - sous un format quelque peu défaillant - animée par "ndeko combattant" DSV. L'animateur et ses assistants - visiblement des amateurs tous, mais libres et indépendants - ont, malgré tout, posé des questions très pertinentes. Deux réponses ou conclusions de cet ancien président de l'"Assemblée nationale" qui a été forcé à la démission en 2010 devraient retenir l'attention des Congolais.


Répondant à une question sur une contradiction par rapport à la légitimité du président élu de la République, Dr. Etienne Tshisekedi wa Mulumba, et une reconnaissance de facto de la légalité du président sélectionné de la République, Hypolite Kanambe alias Joseph Kabila, que suggère la présence des membres de l'Union pour la Nation Congolaise (UNC) à l'"Assemblée nationale" - la jungle nationale - , Vital Kamerhe qui n'a pas hésité à associer et sermonner les 38 "députés" de l'Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), a plutôt choisi de démontrer la contradiction de l'imposteur "Joseph Kabila", lequel avait nommé Charles Mwando Simba comme informateur "conformément à l'article 78" de la constitution tyrannique rédigée à Liège. Il a déclaré, en substance, que si "Joseph Kabila" avait réellement la majorité à la jungle nationale, il aurait plutôt désigné un formateur - un Premier ministre - pour former le gouvernement. Et Vital Kamerhe n'a donc pas tardé à s'attribuer le mérite pour "une stratégie", d'après lui, bien exécutée au sein de l'hémicycle.

Si la déclaration du leader de l'UNC est vraiment sérieuse, elle est alors naïve ou malhonnête. La majorité présidentielle à la jungle nationale "is alive and well!". Il ignore donc ou feint de comprendre que la nomination d'un informateur était un piège pour un seul parti, l'UDPS, lequel avait déjà subi un choc avec la défection de Kombo Nkisi Timothé. Le président sélectionné de la République, hanté par le problème de légitimité et de légalité suite au hold-up électoral, devait rester cohérent - pour une fois - avec son propre discours prononcé lors de la comédie de prestation de serment dans un camp militaire le 20 décembre dernier et qui prônait l'"ouverture politique", c'est à dire un gouvernement d'union nationale, comme le lui ont conseillé ou l'ont souhaité ses tuteurs occidentaux très embarassés.

Tentant toujours de justifier la présence des membres de son parti à la jungle nationale, Vital Kamerhe a osé comparer la stratégie de l'UNC et ses "alliés" au combat mené jadis par 13 parlementaires durant la deuxième République. Cette comparaison est malhonnête dans la mesure où l'atmosphère politique actuelle est très différente de celle de l'époque du parti-Etat. Le problème de légitimité ou de légalité du maréchal-président de la République ne se posait pas du tout étant donné que l'élection présidentielle - une mascarade unique en son genre avec la présence seulement d'un seul candidat - n'était pas contestée. Et ces 13 parlementaires qui ont eu le courage de s'opposer au système du dictateur-maréchal ont été sévèrement sanctionnés : ils ont tous été battus, arrêtés, emprisonnés, torturés et ensuite relégués dans leurs villages d'origine. A l'exception de Tshisekedi wa Mulumba qui a seul combattu le parti-Etat jusqu'à la fin, tous ont été récupérés et ont prêté serment de fidélité au président-fondateur du Mouvement Populaire de Révolution, président de la République. Ils n'ont jamais réussi à changer le système de l'intérieur. Voilà une mise au point qui rétablie les faits dans leur vrai contexte!

Par ailleurs, il est plus évident aujourd'hui qu'hier que Vital Kamerhe n'a jamais eu l'intention de composer avec Etienne Tshisekedi wa Mulumba ni avant le 28 novembre 2011, ni après cette date. En effet, un groupe des partis politiques réunis à Fatima, dont l'UNC, s'ést dissocié pour créer l'aile de Sultani afin de saboter un front commun qui visiblement allait désigner le lider maximo comme le candidat unique de l'opposition. Ses faux rendez-vous avec le candidat du peuple numéro 11 au Canada et aux USA et son absence et celle de ses partisans constatées durant les différentes marches pacifiques organisées par l'UDPS ou ses alliés sont des faits très révélateurs. Ne sachant pas encore comment la situation post-électorale allait évoluer juste après la publication des faux résultats de l'élection présidentielle par le faux pasteur Daniel Ngoy Mulunda, le candidat numéro 5 a fait semblant d'adopter l'humilité envers le président élu Etienne Tshisekedi et son parti et a même rejoint la contestation. Après avoir tenté de tromper le peuple avec sa stratégie électorale d'"encerclement", il a finalement avouer au cours de l'émission qu'il ne pouvait pas retirer sa candidature à la magistrature suprême en faveur du "sphinx" de Limete car ce dernier n'était pas disposé à partager le gâteau!

A entendre Vital Kamerhe aujourd'hui, il n'est certainement pas disposé non plus à se battre aux côtés du peuple. La vérité des urnes réclamée par le peuple, la société civile et l'Eglise catholique et qui devrait assurer au président élu de la République, Etienne Tshisekedi wa Mulumba, l'impérium dont il a besoin pour diriger le pays ne fait plus partie de son language. Imbu de sa personnalité, l'arrogance de cet individu qui s'est curieusement donné le sobriquet du président brésilien "lula" a donc repris et il ose maintenant donner des leçons d'"humilité" à Ya Tshi-tshi! Entêté ou influencé par l'attitude de la communauté internationale, il a rompu avec la vraie opposition incarnée par le président élu et convoitise le président sélectionné. Après avoir rencontré l'informateur, il a pris la précaution de garder un profil bas pour détourner l'attention en dispatchant le secrétaire général de son parti pour rencontrer le ministre belge des Affaires étrangères lors de sa visite à Kinshasa la semaine dernière. Ayant obtenu des garanties de la part de cette autorité belge et sa"bénédiction", il joue maintenant le jeu de la communauté internationale pour ménager l'imposteur "Joseph Kabila" qui, lui, aurait intêret - éventuellement - à partager le gâteau avec lui. Par conséquent, il fait du lobbying en préconisant la formule du Zimbabwe ou du Kenya en République "Démocratique" du Congo pour résoudre l'impasse politique. Voilà toute sa nouvelle stratégie qui repose sur l'isolement du président élu de la République, Etienne Tshisekedi wa Mulumba.

Une parenthèse : D'après quel texte juridique un tricheur - un président sélectionné car sans légitimité - devient un président légal? La triologie de la théorie de la légitimité ne prévoit-elle pas que la légitimité doit être psychologique, légale et sociale? Et le hold-up électoral - le 3ème coup d'Etat de l'imposteur - est-il conforme à la Constitution, c'est à dire à la légalité? Il est donc absurde de considérer "Joseph Kabila", lequel a été sélectionné par la Commission Electorale Nationale "Indépendante" (CENI) et "validé" par la cour suprême de "Justice", comme président légal. Il est vrai que le peuple congolais est devant un fait accompli où l'imposteur dirige temporairement le pays par défi, mais cela ne fait pas de ce dernier un président légal.


Vital Kamerhe vient d'apporter un élément nouveau au slogan "le peuple d'abord!". Pour lui, ce slogan n'exige plus le départ de l'imposteur. Mais, cependant, il a promis - sous pression de DSV et avec ironie - de contribuer financièrement au fonds de soutien pour l'impérium du président élu de la République, Dr. Etienne Tshisekedi wa Mulumba, pour distraire les combattants.


Vigilance!

chryso45@hotmail.com

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