Vital Kamerhe n’a
pas gagné son pari!
Par Chryso Tambu, publié le 5 janvier 2015
Si le président
de l’Union pour la nation congolaise (UNC), Monsieur Vital Kamerhe, était trop confiant
dans sa stratégie de rendre publique la semaine dernière ses documents
scolaires et académiques afin de mettre un terme à la polémique au sujet de ses
origines, il a eu tort. La diaspora congolaise qui exige depuis belle lurette
son arbre généalogique a, dans son ensemble, rejeté ces documents avant même de
les contester, soulignant particulièrement qu’un diplôme d’Etat delivré à la
fin des études secondaires ou tout autre document académique n’identifie pas la
nationalité d’un individu. Hanté par cette question sur ses origines, le numéro
un de l’UNC se retrouve donc au pied du mur.
Il n’a jamais été
question, dès le départ, d’un diplôme d’Etat qui couvre l’enseignement
secondaire. Lorsque Ben Beya lui pose initialement la question en 2011 au
Centre d’études stratégiques et internationales (CSIS) à Washington, cet
analyste politique faisait allusion à son diplôme universitaire obtenu en 1987.
Cependant, Monsieur Vital Kamerhe a recouru à la ruse en choisissant de rendre
disponible aux internautes, trois ans plus tard, plutôt une copie de son diplôme
secondaire de 1980 en prenant soin d’annexer une attestation de réussite qui
tient lieu d’un diplôme universitaire ainsi qu’une lettre d’affectation signée,
semble-t-il, par le recteur Bingoto à l’époque. Le diplôme universitaire dont
il est question, donc l’original, reste curieusement introuvable ! Car si,
en effet, ce fameux document pouvait l’épargner, il l’aurait mis à la disposition
du public depuis très longtemps. Et on ne peut donc que s'imaginer que le publier
serait suicidaire pour lui ! Il a ainsi jugé opportun de sortir un tenant
lieu de diplôme qui d’ailleurs peut être délivré à tout moment - sauf dans son cas, il le
fait un peu trop tard et cela risque de susciter encore d’autres questions -, lui
donnant ainsi aussi l’occasion de faire corriger ou modifier son nom par rapport au
document original.
Une parenthèse. Notons
que l’attestation de réussite de Monsieur Vital Kamerhe est un tenant lieu de diplôme
délivré apparemment le 7 octobre 1987 ne fait pas mention, contrairement à ses prétentions, de son nom « N’kingi ». Et il en est de même pour sa lettre d'affectation. Un des lobbies à son service qui a fait parvenir à l’auteur
de ces lignes un document qui ne reprend pas non plus le nom « N’kingi »
attribue cette omission à un manque d’espace ! Mais la question fondamentale
qu’on devrait aussi se poser est la suivante : y a-t-il une raison pour
laquelle l’Université de Kinshasa devrait remettre à un gradué ou licencié d’une
faculté comme les sciences économiques et au moment où il termine ses études un
tenant lieu de diplôme plutôt que l’original ?
Monsieur Vital
Kamerhe récidive dans l’incohérence de son discours avec sa derniere sortie
médiatique de l’année qui vient de s’achever. Il prétend maintenant que le nom
de « Vital » ne figure pas dans ses documents scolaires et/ou
académiques. Cependant, dans l’article « L’incohérence dans le discours de
Vital Kamerhe (suite et fin) », publié dans ce blog en date du 23 mai
2014, l’auteur de ces lignes reprenait verbatim la déclaration de Vital Kamerhe
tirée de l’interview accordée à Roger Bongos et Freddy Mulongo lors de son
avant dernier passage à Paris et au cours de laquelle l’intéressé relatait la
cérémonie de remise des prix à la fin de ses études à l’Unikin en ces termes :
« …J’ai terminé avec
distinction. J’étais lauréat là à l’amphithéâtre Léon de Saint Moulin… »
et de préciser : « ... Quand on appelait mon nom, a distingué Vital
Kamerhe en économie rurale… ». Ensuite, se moquant même des
« mauvaises langues », il enchérit : « …Mwindu Kadi Kuluba,
aujourd’hui il est professeur a l’UCB (Université catholique de Bukavu), nous
étions les deux à avoir distingué pas à l’Université de Kigali, Université
de Kinshasa ». Cependant, tentant de tromper l’opinion, il note
: « …Là, il y a encore les anales, mon nom c’était Kamerhe Lwa
kanyiginyi Nkingi… » et, semant encore une confusion, d’ajouter :
« …et sur mon diplôme de l’Université et sur mon attestation comme
assistant, lettre d’acceptation par le recteur Bingoto… c’est Vital
Kamerhe ».
Peut-on donc
conclure que le leader de l’UNC, Monsieur Vital Kamerhe, ne mettra jamais à la
disposition des Congolais ni l’original de son diplôme académique qui est justement à la
base de toute la polémique engagée au sein de la disapora et encore moins son
arbre généalogique qu’elle exige ? It surely looks like it ! A suivre.
chryso45@hotmail.com