Tuesday, January 14, 2014

Etienne Tshisekedi est l'homme du passé
Par Chryso Tambu, publié le 14 janvier 2014

"Lorsque la mémoire va chercher le bois mort, elle ramène le fardeau qui lui plait". C'est l'introduction de la chanson intitulée "L'oublier" de l'artiste musicien congolais de Brazzaville, Doudou Copa. Dans son discours du 31 octobre dernier, le président de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Etienne Tshisekedi wa Mulumba, ne s'est pas contenté seulement de déclarer ouvert le séminaire de formation à l'école du parti Anaclet Makanda Mpinga. Tentant de justifier la nécessité d'organiser un tel séminaire qui, d'après lui, devrait engendrer le "changement", il a explicitement endossé toute la responsabilité de la situation que vit actuellement le Congo-Kinshasa au seul "roi du Zaire", le feu maréchal-dictateur, Mobutu Sese Seko, 16 ans après sa mort, en vue de tromper la vigilance du peuple congolais et de plaire au pouvoir d'occupation avec lequel il collabore depuis 2001 dans l'obédience de ceux qu'il appelle les "décideurs internationaux". Et sur cette même note de la chanson "L'oublier", le "sphinx de Limete" autoproclamé président doit être oublié.

Dans le site internet officiel de l'UDPS (udps.org), l'actualité est gelée dans le temps. La dernière information postée la veille de l'année 2014 est celle relative à l'évènement du 31 octobre 2013 - certes en lieu et place d'une présentation des voeux ou d'un message de nouvel an de la part du "président élu de la République démocratique du Congo" - et non sans décevoir. Sous la rubrique "Quoi de neuf?" et à côté d'une photo du président de l'UDPS coiffé de sa casquette habituelle (un "muniéré" surnommé de nouveau "imperium"), il est écrit "...Il a rappelé les embûches que l'UDPS a du traverser (plusieurs dictatures successives)...", alors que le leader lui n'a mentionné devant la foule qu'une et une seule dictature - les 32 ans du parti-Etat, le Mouvement populaire de la révolution (MPR). Mais dans le texte synthèse de l'intervention d'Etienne Tshisekedi, le porte-parole Joseph Kapika, outre la victoire du 24 avril 1990 sur la dictature du "roi du Zaire" avec le multipartisme restauré que seul se réclame son parti, il écrit "Malheureusement, le 17 mai 1997, arrive un monstre qui a qualifié lui-même l'AFDL le conglomérat d'aventuriers est venu interrompre les possibilités pour l'UDPS, sa cible principale, de s'organiser, en interdisant les activités politiques". Pas un mot sur l'imposteur "Joseph Kabila" et son PPRD dont fait partie le M23!

Mais il faut rendre justice à l'histoire. Laurent Désiré Kabila n'est-il pas mort un 16 janvier 2001? Qui a "hérité" de son pouvoir? L'"héritier" qui se fait appeler "Joseph Kabila" (Hypolite Kanambe de son vrai nom) n'est-il pas de nationalité rwandaise? Et le multipartisme est-il synonyme de démocratie? Enfin, le Congo-Kinshasa est-il une démocratie, une république ou sous occupation?

On a tendance à croire du côté de l'UDPS que les archives entre le 16 janvier 2001 et le 31 octobre 2013 n'existent pas ou ont toutes été brûlées et que personne ne se rappelle donc de l'histoire politique du Congo. Et s'adressant aux kinois venus nombreux et anticipant entendre plus qu'une déclaration de l'ouverture du séminaire, l'histoire du Congo - pour ce leader de l'UDPS et candidat malheureux à la mascarade d'une élection présidentielle en 2011 où il a lui-même cautionné la candidature frauduleuse de l'imposteur rwandais - ne compte que 32 ans de dictature sur ses 53 ans d'indépendance!

Par ailleurs, la vérité qui demeure un tabou au sein de l'UDPS est manifeste dans l'interview du 3 janvier 2014 accordée à Ndeko Eliezer Ntambwe où on voit Monsieur Albert Moleka, directeur de cabinet et porte-parole du président du parti, très inconfortable et se battre pour défendre l'image d'Etienne Tshisekedi. Cependant, les gestes de ce collaborateur loyal - particulièrement ses jambes qui vacillaient - étaient plus éloquants que ses déclarations sans convictions. Et comme s'il avait reçu une instruction de son chef, lui aussi n'a pas mentionné les mots "occupation" et "imposture". Mais il a retenu dans son vocabulaire les mots "hiérarchie", "régime" et "pouvoir" - tous des termes vagues  qui dissimulent  toute vérité offensive à l'imposture ou au pouvoir d'occupation - et d'ajouter, pour montrer sa sympathie envers ndeko Eliezer qui a eu dernièrement des ennuis avec l'imposture, "un pouvoir qui commence à créer des martyrs, c'est un pouvoir qui est déjà à la porte de sortie". Mais ce proche collaborateur d'Etienne Tshisekedi oublie que son chef gêne en effet la sortie.

Hélas! Le combat avec Etienne Tshisekedi est enfin perdu!

chryso45@hotmail.com