Tuesday, July 31, 2012

L'immaturité des combattants tshisekedistes
Par Chryso Tambu, publié le 31 juillet 2012

"Tenez bon, l'UDPS vaincra!". Ce slogan de l'Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) n'est plus scandé par ses militants. Ils ont perdu la bataille avec la mascarade des élections de novembre dernier. Et à entendre aujourd'hui les commentaires des combattants tshisekedistes consternés de la diaspora qui tentent de justifier l'inertie du président-élu, Etienne Tshisekedi wa Mulumba, il semble que le péssimisme s'est installé parmi eux. Mais quel est le rôle d'un leader? En quoi consiste le leadership? Un peuple a-t-il besoin d'un leader pour se libérer?

Etant donné que les trois combattants tshisekedistes et animateurs de Radiolisolo.com, en l'occurrrence Papa Mukulumpa, Papy Bisikita et Odon Pambu, ainsi qu'une auditrice régulière (aussi une combattante tshisekediste déclarée) ont choisi tous de faire un procès d'intention à l'auteur de cet article - un Kinois en exil volontaire dans un pays anglophone depuis près de trente-ans - lequel tentait d'élargir le débat, ayant constaté l'absence de leadership du côté du lider maximo, il est important de comprendre d'abord la signification du mot leader. Le meilleur dictionnaire de la langue française, le Petit Robert, le définit dans sa nouvelle édition de 1986 comme "Chef, porte-parole d'un parti, d'un mouvement politique". Mais cette définition n'est pas totalement correcte dans la mesure où un porte-parole n'est pas nécessairement un leader - bien que ce dernier soit le meilleur porte-parole de son parti ou mouvement politique - et un individu autre que le leader peut assumer la responsabilité ou jouer le rôle de porte-parole. D'ailleurs, Jacquemain Shabani et Raymond Mahungu se partagent de temps en temps cette responsabilité ou ce rôle au sein de l'UDPS pendant que Etienne Tshisekedi demeure le président national du parti, donc son chef ou leader.

Il faut noter que l'élément essentiel ou l'image à retenir dans cette notion de leader est celui ou celle d'un individu seul devant et ,derrière lui, un autre individu ou une foule qui le suit. La grande star de la musique congolaise moderne, le seigneur Tabu Ley, l'avait d'ailleurs bien illustré dans une de ses chansons où il présentait fièrement son saxophoniste et champion de la clarinette, Empompo Loway, comme "le leader, le meneur!" de l'orchestre Afrisa.

Quant à la notion de leadership, elle sème la confusion dans l'esprit de certains combattants tshisekedistes et d'autres l'ignorent tout simplement. Certes, le mot leadership est difficile à définir. Encore une fois, le meilleur dictionnaire de la langue française, le Petit Robert, le définit pauvrement et vaguement comme étant la "fonction, position de leader" et avec comme synonymes commandement, direction et hégémonie. Mais on peut tenter de le définir en se basant sur l'expérience ou en observant de très près les actions des hommes qui ont marqué l'histoire. Mahatma Gandhi, Martin Luther King, Patrice Lumumba et "Madiba" Nelson Mandela - pour ne citer que ces quatre leaders qui ont prôné la non-violence et rester dans la logique de cette même philosophie ou méthodologie adoptée par Etienne Tshisekedi wa Mulumba - avaient tous en commun entre autres la qualité ou le don de motiver le peuple. Par conséquent, pour l'auteur de cet article, le mot leadership signifie: capacité de motiver des individus à faire quelque chose qu'ils n'auraient pas fait d'eux-mêmes. L'élément fondamental dans cette notion de leadership est donc la motivation.

Il est important de souligner que l'homme, en général, n'agit toujours pas de sa propre initiative dans la société. Pendant que la loi, la moralité et la religion peuvent influencer sa décision, l'influence d'un leader ne peut pas être négligée.

Par ailleurs, les trois combattants tshisekedistes et animateurs de Radiolisolo.com estiment que le président-élu Etienne Tshisekedi wa Mulumba, n'a plus un rôle à jouer dans ce combat pour la libération du Congo-Kinshasa de l'occupation et de l'imposture étant donné que, d'après eux, "il a tout dit et tout fait!". Mais ils ignorent tous la réalité suivante: le peuple congolais n'a pas chassé du pouvoir le feu maréchal-dictateur, Mobutu dont les postes noms Sese Seko Kuku Gbendu wa za Banga l'ont intimidé et même terrorisé pendant longtemps! Il a attendu pendant 32 ans un leader - malheureusement aussi un pion de l'imposture - pour l'aider à se débarasser de ce "roi du Zaire" de l'époque.

Dans l'histoire de la libération d'un peuple partout au monde, un leader a toujours joué un rôle primordial. Lorsqu'il tombe, quelqu'un d'autre le remplace. Peut-être pas à sa "juste valeur", mais il est toujours très vite remplacé car, malgré sa disparition, le combat, la lutte ou le mouvement qui nécessite un empompo doit continuer. Cependant, contrairement aux prétentions des uns et des autres, ce rôle de leader ne peut donc pas être inversé. Ayant été choisi par le peuple, ayant librement accepté à son tour la responsablité de diriger, le rôle de "Ya Tshi-Tshi" est déterminant maintenant plus que jamais. S'étant engagé dans cette voie, il ne peut pas abandonner! Pour l'instant, il est le meilleur leader - avec son charisme et sa popularité - que le peuple congolais n'ait jamais connu depuis 1960. Malheureusement, il semble s'être arrêté en cours de chemin avec son mutisme alors que la ligne d'arrivée est à proximité! Et à en croire les trois combattants tshisekedistes et animateurs de radiolisolo.com, on a l'impression qu'il a même abandonné!

Une parenthèse. Le mutisme du président-élu Etienne Tshisekedi est déjà très inquiétant. Et si le "dauphin non-désigné", Félix Tshisekedi, devient la voix de la raison, cela est encore plus inquiétant car ses déclarations ne rassurent pas. Elles sont parfois naives, malhonnêtes ou hypocrites. Il connait mal les Kinois pour anticiper correctement leurs réactions car il ne socialise pas avec eux autour d'une bouteille de primus ou de skol ya malile. Il se retient de condamner la communauté internationale (l'occident) pour sa complicité malgré la fasse promesse du sous-secrétaire d'Etat adjoint américain, Johnnie Carson, de veiller à la vérité des urnes ainsi que la pertinence et l'impact de la déclaration tardive mais très troublante de l'ambassadeur américain à Kinshasa, laquelle reconnaissait officiellement et exprèssement en date du 14 février 2012, c'est à dire à la veille de la Marche des chrétiens, l'imposteur-colon comme "le président de la République Démocratique du Congo pour les cinq prochaines années". Il ose blamer le peuple congolais pour son "indifférence" par rapport à l'article 64 de la Constitution et épargner son père en prétendant que ce dernier avait tiré les conséquences de l'échec des manifestations du 26 janvier et du 16 février 2012 alors que, dès le départ, il y a eu un "faux départ" avec la prestation de serment le 24 décembre 2011 à Limete et le peuple attend toujours le mot d'ordre. Il a même commis l'imprudence de suggérer une fois à la communauté internationale de reprendre l'élection présidentielle (une sorte de deuxième tour) ignorant que l'imperium est une condition sine qua non dans l'organisation des élections démocratiques. Et il refuse - son parti ayant déjà crédibilisé la mascarade des élections de 2011 - d'associer à la nationalité rwandaise de Hypolite Kanambe, alias Joseph Kabila, les atrocités et le pillage des resources minières particulièrement à l'Est dont il est responsable et qui font partie d'un plan de la balkanisation du Congo-Kinshasa.

Etienne Tshisekedi wa Mulumba est indispensable. A l'exception de Viya de Redo "Ya Likinga", ses lieutenants ne peuvent pas créer l'attroupement!

chryso45@hotmail.com

Monday, July 9, 2012

Etienne Tshisekedi: Un leader neutralisé et muselé!
Par Chryso Tambu, publié le 9 juillet 2012

Le président élu de la République, Etienne Tshisekedi wa Mulumba, a été autorisé à sortir temporairement de sa cellule "luxeuse" de Limete le 22 juin dernier afin d'assister à la messe de soutien aux victimes de l'Est célébrée en l'Eglise Notre dame dans la commune de Lingwala. Très regrettablement, il ne s'est pas adressé aux nombreux chrétiens réunis pour l'occasion alors que l'idée de la messe, d'après la presse, était une initiative de son parti, l'Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS). Il est évident qu'il ne jouit plus de la liberté d'expression, et sa sortie symbolique vient, malheureusement, d'épargner le pouvoir en place qui est accusé de l'avoir mis en résidence surveillée. En effet, ce pouvoir peut maintenant prétendre - s'il ne l'a déjà pas fait - que le lider maximo a toujours eu la liberté de ses mouvements comme la dernière fois pour son diner à la résidence de l'ambassadeur allemand en février dernier. Et devant une telle impasse, un jeune leader comme Norbert Luyeye a réagi. Il risque de changer toute la dynamique du combat pour la libération du Congo-Kinshasa.

Norbert Luyeye est un nom quasiment inconnu du public et son parti, l'Union des républicains (UR), dont il est le président national, n'est pas très connu non plus. Cependant, en une nuit, il a attiré l'attention des Congolais de la diaspora par son discours - la veille de la "fête" du 30 juin devant un parlement-debout à Tshangu, en pleine ville de Kinshasa - qui le distingue de tous les autres leaders politiques congolais. Il n'est pas allé par le dos de la cuillère pour transmettre l'essentiel de son message à la base de son parti. Après avoir dénoncer la communauté internationale pour sa responsabilité d'abord pour les 80 ans de colonisation, ensuite 32 ans de dictature avec le feu maréchal Mobutu Sese Seko, et enfin 11 ans d'occupation avec "Joseph Kabila", il a souligné que le pouvoir en place vient d'admettre que le pays est occupé par les Rwandais, alors que "...celui qui est au sommet de l'Etat est lui-même Rwandais...". Et d'ajouter, lui aussi, "...les Congolais doivent recourir à la force pour chasser l'imposteur qui dirige le Congo...", sollicitant ainsi l'aide de la diaspora.

C'est la toute première fois, depuis que Hypolite Kanambe alias "Joseph Kabila" est à la tête de la République "démocratique" du Congo, qu'un leader politique congolais ose lui faire un affront au pays avec une déclaration aussi belliqueuse.

Il semble que Norbert Luyeye a découvert la formule "magique" que tous les leaders congolais - alors tous sans exception - refusent d'en faire usage ou feignent d'ignorer et susceptible de stimuler et de redynamiser le peuple congolais qui est retombé dans la léthargie depuis decembre 2011. Il s'agit de rattacher à la nationalité rwandaise de l'imposteur "Joseph Kabila"entre autres toutes les atrocités et le pillage des ressources minières à l'Est dont il est responsable, son refus de livrer Bosco Ntaganda à la cour pénale internationale (CPI) depuis que le mandat d'arrêt a été délivré au gouvernement congolais et la présence des officiers rwandais dans l'armée nationale congolaise, tous des faits que d'ailleurs aucun candidat à la magistrature suprême n'ignorait. Cependant, aucun d'entre eux n'avait osé contester la candidature de l'imposteur! Et aujourd'hui encore, malgré l'aveu (un défi, une moquerie et une insulte) du pouvoir en place, tous les leaders au Congo - sauf Norbert Luyeye - s'autocensurent!

Etienne Tshisekdi a toujours affirmé la maturité du peuple congolais. Par conséquent, il doit prendre ses responsabilités en tant que son leader - s'il se considère toujours ainsi - et lui expliquer avec courage la gravité de la situation. Le temps de la diplomatie étant révolu, il doit admettre qu'il s'est fait dribbler par les "décideurs internationaux", c'est à dire la communauté internationale. Ensuite, il doit dire au peuple congolais que vu la situation qui prévaut à l'Est, il n'y a aucun doute à ce jour que celui qui dirige le Congo-Kinshasa par défi est un étranger de nationalité rwandaise et doit être chassé du territoire congolais - tout en restant dans la logique de la cantique "Zongisa ye na Rwanda!"ou, comme il l'a une fois suggéré, qu'on le lui amène ligoté! Au fait, comme ce fut le cas avec le colonisateur belge, le peuple congolais répondrait avec patriotisme à l'appel de son leader charismatique qu'il est s'il parvenait à le convaincre qu'il n'est pas ou plus question d'un débat d'idées entre Congolais pour l'avenir de leur pays mais plutôt des enjeux trop élevés de sa survie en tant qu'un Etat car son ennemi est un étranger - non seulement venu du Rwanda (avec une fausse identité comme étant le fils de Mzee Laurent Désiré Kabila et installé au pouvoir par la communauté internationale) mais qu'il est un tutsi rwandais qui le combat avec la complicité de certains Congolais qui en tirent un privilège.

Voilà un message très simple et clair qui tient lieu d'un mot d'ordre que les Congolais qui ont tout investi sur celui qu'ils ont élu massivement attendent de lui et qui ne peut jamais le faire attérir à la Haye, car il reste dans la logique de l'article 64 de la "Constitution" et celle de la philosophie de non-violence de son parti, l'UDPS. Et contrairement à la déclaration de Félix Tshisekedi faite sur une émission de Radiolisolo.com le 3 juillet dernier, ce message ne contient un langage ni hypocrite ni raciste ni populiste. Cependant, prétendre qu'un mot d'ordre qui comprend ce language n'est pas efficace relève de la naïveté ou plutôt de l'hypocrisie.

Il est utile de rappeller que le dernier message du président élu de la République au peuple congolais date de décembre 2011. Il s'agissait d'un appel au calme suite à la comédie de Ngoy Mulunda. Dans l'entretemps, une quarantaine de membres de l'UDPS ont rejoint l'imposture dans l'hémicycle de la "jungle nationale", Eugène Diomi Ndongala est porté disparu et, très récemment, comme pour ajouter l'insulte à la blessure, l'imposteur "colonisateur" s'est moqué de "ses sujets Congolais" en allant fêter en toute quiétude avec ses siens de l'éthnie tutsi au Burundi. "Et on dit quoi avec tout ça?", se serait interrogé un Ivoirien!

Une parenthèse. Si la messe à l'Eglise Notre dame, célébrée sur l'initiative de l'UDPS avec comme prétexte le soutien des victimes à l'Est alors que l'objectif visé était de rassurer le peuple congolais  avec l'apparition en public du président élu de la République, Etienne Tshisekedi wa Mulumba, qu'il n'a plus vu depuis plus de trois mois, la mission n'a pas été accomplie. Au contraire, son silence reste très inquiétant.

 Avec l'évolution de la situation, il est plus que temps que le président élu de la République, Etienne Tshisekedi wa Mulumba, se prononce. Urgence s'impose! Son message peut inclure aussi un rappel à l'appel de fonds pour l'imperium étant donné que la réaction des Congolais de la diaspora à ce sujet reste timide.

L'outsider, Norbert Luyeye, vient de hausser la barre!

chryso45@hotmail.com