Friday, December 14, 2012

Etienne Tshisekedi n'a pas le courage de ses convictions!
Par Chryso Tambu, publié le 14 décembre 2012


Au lendemain de la chute de Goma, le président de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Etienne Tshisekedi wa Mulumba, avait réagi par l'intermédiaire du secrétaire général de son parti, Bruno Mavungu Puati, dans un communiqué de presse rendu public en date du 22 novembre 2012. Mais sa réaction timide et "too little, too late", laquelle fait référence particulièrement à l'accord conclu avec la "classe politique" - une légitimation du premier coup d'Etat de "Joseph Kabila" - à Prétoria en Afrique du Sud en 2002, est déplorable et même ridicule.

Premièrement, devant un tel drame et à un moment aussi critique de l'histoire du Congo-Kinshasa, au lieu de s'adresser lui-même à la nation, le "sphinx de Limete", lequel se considère pourtant comme "président de la République démocratique du Congo", choisit plutôt d'envoyer le secrétaire général de son parti pour lire un communiqué devant la presse. Le peuple congolais n'étant pas associé même s'il est  concerné, Monsieur Tshisekedi ne se rend pas compte que tout effort pour le mobiliser via une presse qui opère sous la menace de l'imposture est justement voué à l'échec.

Voilà une initiative qui reflète l'amateurisme et confirme l'absence de leadership de la part d'un leader d'un grand parti politique qu'il est mais qui ne sait pas capitaliser sur sa popularité et son charisme.

Deuxièmement, sa réaction est une tentative, devant l'histoire, de se dérober de sa part de responsabilité dans ce drame laquelle d'ailleurs, comme pour tous les autres politiciens et les officiers militaires congolais, remonte à la date du 26 janvier 2001 avec l'investiture à la présidence de la "République démocratique du Congo" d'un kadogo rwandais Hypolite Kanambe alias "Joseph Kabila". En effet, au moment où la fraude avait été annonçée officiellement quelques jours avant l'évènement, personne au Congo-Kinshasa n'a eu le courage de s'opposer.

Rappelant le passé, le lider maximo semble se plaindre de l'organisation précipitée des élections précédentes et celles de l'année dernière dans le communiqué de presse où il est écrit que "...Monsieur Kabila, président de la Transition de 2001 à 2005, président de la République de 2006-2011, avait choisi de violer l'accord en force vers les élections truquées sans avoir réaliser un seul des préalables arrêtés par consensus...". Et la question qui mérite d'être posée est la suivante: Pourquoi alors Etienne Tshisekedi a-t-il choisi en toute liberté de rejoindre la course à la magistrature suprême l'année dernière au lieu de crier "foul!"?

Dans ce même communiqué de presse, comme s'il envisageait d'envoyer un message codé aux rebelles du M23, juste après que leur chef ait déclaré à la foule à Goma que le gouvernement de Kinshasa était à la base du malheur de la population, Etienne Tshisekedi trouve enfin un peu de courage pour tenir l'imposteur-colon "Joseph Kabila" responsable de la situation dans cette partie du pays mais seulement en prétendant que "...les drames, les tragédies et autres souffrances qu'endurent nos compatriotes de l'Est ont pour origines la TRAHISON, par le contournement permanent des interêts du peuple par Monsieur Joseph KABILA en privilégiant ses interêts égoistes par la signature de multiples accords secrets avec des groupes armés de premier rang desquels le CNDP devenu M23 lui exige l'application intégrale de leurs accords signés à la date du 23.03.09..."alors que le fait que l'imposteur-colon "Joseph Kabila" ne soit pas Congolais - un secret de polichinelle - il s'agit plutôt et essentiellement d'une complicité ou connivance avec ses frères Rwandais pour détruire le Congo-Kinshasa dans le cadre d'un plan de balkanisation bien élaboré avec l'appui de la communauté internationale.

Une parenthèse. L'accord conclu avec la classe politique (plutôt la crasse politique) congolaise à Pretoria en 2002, ne s'agit-il pas plutôt d'une trahison vis à vis du peuple congolais?

Evoquant seulement maintenant le problème d'infiltration et le désarroi au sein de l'armée, le communiqué de presse les décrit de manière suivante : "....il [ "Joseph Kabila"] a pris la responsabilité d'incorporer dans nos forces armées, dans la police et les services des civils qui seront revêtus des grades d'officiers supérieurs, des éléments étrangers et des désoeuvrés sans aucune formation faisant de nos forces armées Congolaises, tout sauf une armée et police dignes de ce nom, capables de défendre l'indépendance nationale, l'intégrité du territoire, les frontières de la RDC, la sécurité des personnes et de leurs biens...". Mais alors, pourquoi Etienne Tshisekedi n'a-t-il pas dénoncé cela plus tôt? Rien que la présence des éléments étrangers dans l'armée, particulierement des officiers - une atteinte à la sûreté de l'Etat - n'aurait-elle pas suffit pour susciter le doute sur le patriotisme de "Joseph Kabila" et par conséquent sa "nationalité congolaise"?

Une autre parenthèse. Au cas où Etienne Tshisekedi prétendrait ne pas être au courant de la présence des militaires dans l'armée congolaise - ce qui serait absolument surprenant - avant la chute de Goma, on devrait lui poser la sous-question suivante: N'avait-il pas affirmé devant la communauté congolaise à Johanesbourg, en Afrique du Sud en date du 29 juillet 2011 que "Joseph Kabila" est un Rwandais? Et alors? En tant que candidat à une  mascarade de l'élection présidentielle en 2011, n'avait-il pas le droit ou n'était-il pas bien placé pour contester justement la candidature frauduleuse de cet imposteur-colon?

Par ailleurs, très curieusement, ce communiqué de presse ne condamne pas la prise de la ville de Goma par les rebelles du M23 alors qu'ils sont tous Rwandais - des tutsis et même des hutus recyclés après un lavage de cerveau par Paul Kagame - même si quelques Congolais (des marionnêtes) se retrouvent parmi eux. Et la raison est simple : ce mouvement rebelle ayant adopté le language de l'UDPS qui est "la vérité des urnes", la collaboration est donc une éventualité. C'est en effet le "wishful thinking" du côté du lider maximo qui espère que le conflit entre "Joseph Kabila" et le M23 qui lui semble réel et profond lui profitera.

Etienne Tshisekedi a 80 ans! De quoi a-t-il peur pour donner le mot d'ordre? Songe-t-il vraiment à Armand Tungulu, à Floribert Chebeya et à tous les compatriotes qui sont tombés sous les balles de l'imposture pour la simple raison qu'ils aspiraient tous comme lui à la liberté, la démocratie, la paix, la justice, la prospérité et un Etat de droit pour le Congo-Kinshasa?

A suivre...

chryso45@hotmail.com