Sunday, May 14, 2023

Des "Congolais d'origine" sans terre!

Par Chryso Tambu, publié le 14 mai 2023

On ne peut trouver de plus ridicule dans le document reconnu officiellement, à tort, comme “Constitution de la République Démocratique du Congo” que la notion d’une nationalité d’origine qui reconnait les immigrés comme “citoyens d’origine” ou autochtones alors qu'ils n'ont jamais eu de terres en "République Démocratique" du Congo!
L’escroquerie instituée dans la législation congolaise en vigueur est dissimulée initialement dans la loi 04/024 du 12 novembre 2004 en son article 6 et ensuite dans la “Constitution” de la “République démocratique ” du Congo du 18 février 2006 à l'article 10. Elles disposent qu’”Est Congolais d’origine toute personne appartenant aux groupes ethniques et nationalités dont les personnes et le territoire constituaient ce qui est devenu le Congo (présentement la Republique Démocratique du Congo) à l’indépendance.” 
Il existe plusieurs groupes ethniques et, à ce jour, 194 nationalités au monde dont dépend la nationalité congolaise dite “d’origine”. Mais, curieusement, la législation congolaise ne donne aucune précision sur l'entendement d'un groupe ethnique. Et quelles sont ces “personnes” et "nationalités" qui  “constituaient” l’Etat congolais en 1960? La même législation ne les identifie point. Vraisemblablement un mystère! La réponse est donc sujette à une interprétation qui est autant valable pour un individu que pour un autre. Autrement dit, personne ne connait les réponses à toutes ces questions pourtant fondamentales. Seuls les occupants savent là où ils veulent en venir, c'est à dire leur objectif ultime est et demeure la spoliation des terres congolaises en violation de toutes les pratiques traditionnelles et ancestrales. 
Qu’est-ce qu’un groupe ethnique ou une ethnie? 
Le dictionnaire  Larousse suggère qu’une ethnie est un “groupement humain qui possède une structure familiale, économique, et sociale homogène, et dont l’unité repose sur une communauté de langue, de culture et de conscience de ce groupe.” Et le meilleur dictionnaire de la langue française, Le petit Robert, note également qu'une ethnie est “un ensemble de personnes que rapprochent un certain nombre de caractères de civilisations, notamment la langue et la culture.” 

Mais de manière plus concrète, par rapport à la réalité de la société congolaise, plusieurs familles réunies forment des clans qui sont regroupés pour constituer une tribu ou des tribus. Et plusieurs tribus assemblées deviennent ainsi une ethnie. 
Ignorant délibérement le terme ethnie et faisant plutôt référence à celui de “groupes ethniques”, la législation congolaise tente de tromper la vigilance avec une évidence dans la nuance entre les deux termes. Car, en effet, une communauté, une nation et/ou une nationalité sont toutes des groupes ethniques. Cela revient à dire que les Tutsis, par exemple, qui forment une  communauté qui s’identifie depuis 1976 sous le vocable frauduleux de “Banyamulenge” au Congo, sont des Banyarwanda, c’est à dire originaires du Rwanda ou de nationalité rwandaise, et composent, seuls, justement, 3 groupes ethniques distincts. De même pour les “ndingaris”, dont la plupart des musulmans, sont des africains de l’ouest ou ouest-africains, plus précisement de nationalité sénégalaise, formant ainsi la communauté sénégalaise au Congo, constituent donc, seuls, 4 groupes ethniques distincts. 
Il sied de mentionner qu’un groupe ethnique n’est ni synonyme de tribu ni d'ethnie. Et le mot tribu n’est pas non plus synonyme d’ethnie. En fait, une tribu, comme le répétait feu Honoré Ngbanda-Nzambo, comprend 3 éléments essentiels, à savoir une langue, une chefferie (le pouvoir ancestral exercé par le chef coutumier ou le mwami), et un territoire. Or, les Tutsi et Hutu, par exemple, étant des classes sociales ou des catégories socio-économiques au sein d’une vingtaine de clans au Rwanda, ne répondent pas aux critères propres à une tribu congolaise. C’est la raison pour laquelle la législation congolaise en vigueur a substitué le terme “groupes ethniques” à celui de “tribu”.  
Une  parenthèse. Lors d’une conférence, en avril dernier, à l'occasion de la présentation du livre de Charles Onana intitulé "Holocauste au Congo", le politicien Justin Bitakwira, visiblement frustré, déclarait regrettablement que les “Banyamulenge” se considèrent désormais comme une "tribu [congolaise]". Constitués en tutsi power, ils ont, en effet, réussi à imposer le Kinyarwanda (l’unique langue rwandaise) à Minembwe en 2020, dans le plateau de Mulenge où ils débarquèrent pourtant comme réfugiés rwandais en 1964. Et ces immigrés viennent d’y installer un “pouvoir ancestral” contrairement aux us et coutumes des autochtones avec le soutien du président rwandais, Paul Kagame, et la trahison des Congolais ainsi que la bénédiction de la communauté dite internationale. 
Le Congo est à refonder après sa libération de l'occupation.
chryso45@hotmail.com

Tuesday, April 11, 2023

La nullité de la proposition de "loi Tshiani"!

Par Chryso Tambu, publié le 11 avril 2023, mis à jour le 25 avril 2023  
Très proche d'Etienne Tshisekedi wa Mulumba à l'époque et, dans une certaine mesure, "membre" de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) lorsqu'il était encore fonctionnaire à la Banque  mondiale, Noël Tshiani,  candidat malheureux à la présidentielle du 30 décembre 2018 qui, en réalité, avait tout d'une mascarade, assume, depuis un certain temps, l'unique vocation, semble-t-il, d'empêcher une éventuelle candidature de Moïse Katumbi à la magistrature suprême afin de protéger, lui aussi, un "pouvoir" incarné par Félix Tshisekedi Tshilombo que seul un lobby tribal revendique comme privilège depuis sa nomination au "sommet de l'Etat congolais". Il propose une loi qui exige, comme condition d'éligibilité pour la magistrature suprême en "République Démocratique" du Congo, qu'un candidat soit "Congolais [d'origine] de père et de mère", c'est à dire par filiation à l'égard de deux parents congolais [d'origine]. Or, la législation congolaise en matière de nationalité leur reconnait en effet la nationalité congolaise d’origine.  Noël Tshiani a tout faux!
Le document reconnu officiellement, à tort, comme "Constitution de la République Démocratique du Congo" du 18 février 2006 dispose en son article 10, alinéa 3 ce qui suit: "Est Congolais d’origine, toute personne appartenant aux groupes ethniques dont les personnes et le territoire constituaient ce qui est devenu le Congo (présentement la République Démocratique du Congo) à l'indépendance." Mais, elle renvoie, au dernier alinéa, à une loi organique, en l’occurrence la loi 04/024 du 12 novembre 2004 relative à la nationalité congolaise, laquelle détermine en son article 6 la reconnaissance de la nationalité congolaise d’origine, apportant une  nuance en ces termes: "Est Congolais d’origine, toute personne appartenant aux groupes ethniques et nationalités dont les personnes et le territoire constituaient ce qui est devenu le Congo (présentement la République Démocratique du Congo) à l'indépendance." Ainsi donc, la "loi" en vigueur reconnait expréssement, rétrospectivement, et antérieurement à la date du 30 juin 1960, la nationalité congolaise d’origine notamment aux deux parents biologiques. Cela revient à dire que déclarés de facto "Congolais d'origine" aux termes de la "loi" organique, la "République Démocratique" du Congo ne comptait aucun étranger sur son territoire à l'indépendance. Il n'en demeure pas moins qu'une autre nationalité détenue concurremment avec la nationalité congolaise d’origine ne soit soumise à une renonciation tel qu'exigé par la nouvelle législation.
Cependant, dans la "logique" de cette "loi" organique,  l'unicité et l'exclusivité de la nationalité congolaise prévues en son article 1er, alinéas 1 et 2, sont  devenues alors caduques pour le cas des aïeux décédés avant son entrée en vigueur.  Et même s'ils détiennaient la nationalité congolaise d’origine concurremment avec une autre nationalité durant leur vie, ils n'étaient en aucun cas censés l'avoir perdue après la mort ou qu'elle ne devrait plus subséquemment leur être reconnue.
Mais les Rwandais,  particulièrement, cependant, détiennent, eux, la double nationalité, y compris la nationalité congolaise d’origine, ayant réussi avec ruse à contourner la législation congolaise. Il s'agit d'un fait accompli rendu possible par la Constitution rwandaise du 4 juin 2003 qui prévoit en son article 7 que non seulement "la double nationalité est permise", mais aussi que "la nationalité rwandaise d’origine ne peut pas être retirée." D'où l'impossibilité à un Rwandais de renoncer à la nationalité rwandaise. Ils sont désormais "Congolais d'origine de père et de mère" mais, curieusement, sans terre. 

Une parenthèse. L"référence temporelle" fixée dans la legislation congolaise à la date de l'indépendance ou le 30 juin 1960 - et non la date du 1er août 1885, laquelle représente la création de l'Etat indépendant du Congo, ou alors la date du 18 octobre 1908, lorsque celui-ci devient le Congo Belge - n'est qu'une escroquerie et une tentative, de la part des rwandophones ou Banyarwanda, d'être considérés comme "citoyens d'origine et non par acquisition".
Noël Tshiani, vraisemblablement un "mbwarrior" de Félix Tshisekedi Tshilombo, tente en vain une félixation de la "loi électorale"!
chryso45@hotmail.com

Monday, March 27, 2023

 Christophe Lutundula n'a pas convaincu!

Par Chryso Tambu, publié le 3 mars 2023  -  Dépêche
Dans une interview accordée à Top Congo le mercredi 1er mars 2023, le ministre des Affaires étrangères, Christophe Lutundula, s'est lançé  dans un long verbiage très embrouillé dans une dernière tentative de convaincre l'opinion sur le bien fondé de l'adhésion de la "République Démocratique" du Congo à la Communauté de l'Afrique de l'Est (EAC). C'est pour des "raisons stratégiques", notamment sur  le "plan économique", a-t-il déclaré. Car, selon lui, "tout ce qui vient au Congo et sort du Congo par la voie de l'est...passe par le Kenya et la Tanzanie [qui] sont [des] pays fondateurs de l'EAC" , sans oublier les "intérêts au niveau du commerce frontalier" ainsi que le "besoin aussi de gérer le combat contre la fraude douanière". Et le ministre de poursuivre: "nous n'avons pas remis, non pas donné,  abandonné le destin de notre pays,  de notre peuple à l'EAC". Cependant, la vision hima-tutsie de créer un  Etat fédéral, avec toutes ses ramifications, est clairement établie dans le traité de l'EAC.
Le Marché commun de l'Afrique de l'Est et de l'Afrique australe (Comesa) compte 21 pays membres dont 5 font partie de L'EAC, y compris la "République Démocratique" du Congo.  La Tanzanie n'y figure pas. Mais il existe entre la Tanzanie et la "République Démocratique" du Congo depuis 2014 une procédure de dédouanement de marchandise, applicable à l'EAC, afin de réduire le coût de transit de marchandises par le port de Dar-es-salam. Et cet arrangement s'était déjà assigné entre autres comme objectif, selon le directeur de la DGDA de l'époque, Deo Ruguiza, la "lutte contre la fraude douanière".
Etant déja un Etat membre de Comesa lequel a d'ailleurs les mêmes objectifs socio-économiques que l'EAC et où on retrouve 4 pays membres de l'EAC,  à savoir le Burundi, le Kenya, le Rwanda et l'Ouganda, l'adhésion de la "République Démocratique" du Congo à l'EAC ne se justifie point.
Ekoti te! Ekoti te!
chryso45@hotmail.com

Une vraie diplomatie "ngeleka"!

Par Chryso Tambu, publié le 1er mars 2023  -  Dépêche 

Au sujet d'une éventuelle rupture des relations diplomatiques avec le Rwanda qui n'a que trop tardé, le ministre des Affaires Étrangères Christophe Lutundula a déclaré au cours d’une interview accordée ce mercredi 1er mars 2023 à Top Congo qu'une rupture ne pose "aucun problème". "Mais il faut savoir comment agir, quelle est la choréographie des actes, des actions que nous posons, le tempo et ainsi de suite", a-t-il ajouté, en précisant qu'"on n'a pas expulsé l'ambassadeur du Rwanda,  mais le moment est arrivé [où] on lui a dit vous ne servez plus à rien, peut-être qu'il vaut mieux d'aller vous reposer chez vous."
Certes, une "logique" ou démarche en dehors de l'échelle des sanctions diplomatiques, car il ne s'agit ni d'un rappel ni d'une expulsion d'un ambassadeur, mais plutôt d'un témoignage de la faiblesse de l'Etat congolais ainsi qu'une diplomatie qui rend encore plus ridicules ses "dirigeants"!
Tentant en vain de justifier une diplomatie "ngeleka", le ministre des Affaires Étrangères d'enchérir: "le matin, on annonce [une] rupture des relations diplomatiques, vous avez résolu quel problème, sinon la psychothérapie...Bête!", et de suggérer "si cela doit intervenir, je peux dire au nom du président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, au nom du gouvernement de la République, ça ne nous coûte rien; on n'hésiterait jamais à le faire."
Enfin Christophe Lutundula de conclure: "ce qui est plus important aujourd'hui sur le plan diplomatique...le chef de l’Etat a permis à notre pays de renverser la vapeur...il y a tout le moins une meilleure compréhension de ceux qu'hier étaient les avocats du Rwanda", faisant ainsi allusion seulement à la "levée des sanctions" qu'il a jugée comme une des " mesures important[es]".
Mayi ya moto, etumbaka elamba te!
chryso45@hotmail.com

Monday, March 20, 2023

La "présidentielle" de 2018: Noel Tshiani tente maintenant de tromper la vigilance!

Par Chryso Tambu, publié le 20 mars 2023

L'ancien fonctionnaire de la Banque Mondiale, Noël Tshiani, semble s'être engagé dans une sorte de croisade, plaidant aussi la cause de 18 autres anciens candidats [de l'opposition"], pour le remboursement de US$ 100,000 de caution versés à la Commission électorale nationale "indépendante" (Céni) par chaque candidat pour le scrutin du 30 décembre 2018 qui, en réalité, n'était qu'une mascarade d'élection  suite aux révélations faites par l'ancien président de la Céni, Corneille Nangaa, qui s'était confié au magazine Jeune Afrique le 24 février dernier. Se limitant à une réparation pour préjudice, ce candidat malheureux à la "présidentielle" de 2018, qui est venu pour faire du lobbying ou une campagne camouflée pour Félix Tshisekedi via la télévision Bosolo na politik, a tenté en vain de l'épargner en fustigeant Corneille Nangaa. Nul n'ignore que la nomination de Félix Tshisekedi au "sommet de l'Etat" est un hold-up électoral suite à un accord politique ou deal avec "Joseph Kabila".
Pris au dépourvu par la journaliste avec une question en référence au "mea culpa" de Corneille Nangaa, Noël Tshiani a affirmé que "dans un autre monde, après qu'il [Corneille Nangaa] ait fait ces déclarations là, il devait être invité par la justice pour qu'il puisse s'expliquer". Et il a raison. Mais s'il en est convaincu, qu'attend-t-il alors pour saisir le procureur général de la "République" qui semble être distrait?
Dans une tentative d'éluder une autre question en rapport avec le même sujet, il décide alors de s'exprimer au conditionnel sans convaincre en suggérant que "si ce qu'il [Corneille Nangaa] dit est vrai, ça veut dire que la démocratie a été truquée ou a été tronquée".
Mais juste après, comme pour rétablir un fait, il se met  à réclamer les US$ 100,000 de caution versés à la Céni en ces termes: "le trésor public nous a volé de l'argent. Je demande qu'on puisse nous retourner à tous - les anciens candidats à l'éléction de 2018 - les US$ 100,000 parce que, en réalité, il n'y a pas eu élection d'après les dires donc de Corneille Nangaa". Et ce candidat malheureux, s'exprimant de nouveau au conditionnel, de poursuivre: "si c'est ça donc les conditions, assumons nous donc jusqu'au bout et d'ailleurs je demande aux autres candidats peut-être [que] nous devrions commencer par amener Corneille Nangaa au tribunal pour qu'il puisse nous restituer donc les US$ 100,000 et à partir de là on va déterminer si ce qu'il avait dit était réellement ce qui s'est passé ou pas".
Que ce soit une action en justice contre Corneille Nangaa ou le trésor public, pourquoi Noel Tshiani n'initie-t-il pas une  quelconque démarche, surtout qu'il constate en même temps non seulement "un Etat léthargique où les gens ne font pas des actions à mener au moment où il faut le faire", mais aussi considère que "les déclarations de Corneille Nangaa sont tellement d'une gravité tel que la crédibilité des institutions de la République est mise en danger"? Et Noel Tshiani d'enchérir en mentionnant que par rapport au fameux "compromis à l'africaine", le président français Emmanuel Macron a en effet confirmé que Félix Tshisekedi n'a jamais été élu.
Il faut donc considérer qu'il y a donc  erreur matérielle sur base des déclarations de Corneille Nangaa et d'Emmanuel Macron qui puisse justifier un recours au niveau de la cour constitutionnelle ou alors ces deux déclarations peuvent constituer une preuve circonstancielle pour le dépôt éventuel d'une plainte en bonne et due forme auprès d'une institution judiciaire. Dans les deux cas de figure, la cour Constitutionnelle et le tribunal saisis pour le contentieux électoral devront ainsi réexaminer les résultats communiqués par la Céni  et s'assurer qu'ils sont publiés conformément au prescrit de la loi électorale.
Une parenthèse. La Céni viole la loi en refusant de publier les résultats de la "présidentielle" de 2018 bureau de vote par bureau de vote étant donné qu'elle n'a pas la capacité technique de fabriquer des faux résultats, selon Foreign Policy Magazine.
Mais les Congolais ne doivent pas se faire d'illusion. Noel Tshiani n'osera jamais ni traduire Corneille Nangaa en justice ni intenter une action judiciaire contre la Céni. Encore moins contre l'Etat congolais.  Le problème est bien plus profond que les US $100,000 de caution qu'il feint de réclamer. Et il ment!

chryso45@hotmail.com