Wednesday, April 10, 2013

Le combat est presque perdu avec Etienne Tshisekedi!
Par Chryso Tambu, publié le 10 avril 2013

A côté de la naïveté, l'illusion, l'ambivalence, le ridicule, la contradiction, l'incohérence, l'amateurisme et/ou l'irresponsabilité qui ont déjà élu domicile dans le chef du président de l'Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), Etienne Tshisekedi wa Mulumba, l'insanité - une tentative répétitive en espérant obtenir un résultat différent - semble aussi s'être installée avec toute la mobilisation, dernièrement, pour son acceuil après un séjour en Afrique du Sud autorisé par l'imposture ainsi qu'un rassemblement populaire à la place du cinquantenaire qui était prévu le même jour. Le "sphinx de Limete" aurait-il envisagé de tester le pouvoir en place après un temps mort? S'agissait-il d'une provocation ou d'un défi contre l'imposture? Avait-il réellement "un message important" à adresser au peuple congolais ou cherchait-il plutôt à détourner l'attention de la diaspora sur "Matebagate" ou le "Traité de Nice" qui a crée une division entre les combattants et les résistants?

Le secrétaire général de l'UDPS, Bruno Mavungu, sermonnant au passage la presse qui aurait fait allusion à un voyage médical plutôt qu'à une "invitation" de Monsieur Etienne Tshisekedi en Afrique du Sud, annonçait le 7 mars dernier que "...l'essentiel est que le chef de l'Etat revienne d'un voyage au cours duquel il a pris beaucoup de contacts de haut niveau...c'est ainsi qu'il a décidé d'adresser un message au peuple congolais...". Insistant non seulement sur l'importance mais aussi l'urgence de ce "message", le secrétaire général - lequel semblait être en contact permanent avec son patron et avoir reçu directement de lui l'instruction - d'ajouter, tout en avouant que son parti est dans la recherche de l'imperium, que "...Quoi de plus normal que nous puissions...que le peuple congolais ait ce message le jour même là...". Voilà donc une déclaration qui mettait déjà l'UDPS et l'imposture en cours de collision.

Mais l'incident du 10 mars 2013 - un déjà vu all over again - était prévisible. Le 26 novembre 2011, à la veille d'une mascarade d'élection présidentielle, la milice de l'imposteur déguisée en police nationale avait bloqué le cortège d'Etienne Tshisekedi à l'aéroport international de Ndjili, le séquestrant ainsi dans un véhicule utilitaire pendant près de 10 heures et jusque très tard dans la nuit afin de l'empêcher de rejoindre les milliers de militants de son parti dans la dernière étape de sa "campagne électorale" au stade des martyrs au centre-ville de Kinshasa. Et cette fois-ci, revenant d'un voyage en Afrique du Sud, le "candidat malheureux" - il a en effet perdu l'"élection" en cautionnant la fraude de l'imposteur - n'a pas pu non plus s'adresser aux Kinois car lui et son épouse qui l'accompagnait avaient été kidnappés à leur descente d'avion par les service du pouvoir en place pour les relâcher plus tard à leur domicile - une résidence surveillée - dans le quartier de Limete. L'imposture ne pouvait donc pas prendre le risque de permettre au "sphinx de Limete", un leader charismatique et populaire, de jouir d'un acceuil triumphal surtout après la déclaration du secrétaire général de l'UDPS certes jugée inquiétante ou même - pourquoi pas - belliqueuse par le pouvoir.

Cette déclaration du secrétaire général est très révélatrice. Si effectivement le "candidat malheureux" a rencontré les responsables sud-africains, cela ne peut être que dans le cadre de la recherche de l'imperium car toute autre initiative l'aurait transformé en un "envoyé spécial", "Premier ministre" ou "minstre des Affaires étrangères" qui opère dans l'ombre et qui oeuvre pour l'imposture gérée par Hypolite Kanambe alias "Joseph Kabila". A ce moment là, il serait revenu dans la logique des négociations ou dialogues pour lesquels il solliciterait ainsi une médiation assurée par les autorités sud-africaines en vue de sauver sa face. Cependant il avait déjà exclu cette éventualité dans son message de nouvel an lorsque, répondant à sa propre question de savoir pourquoi il n'avait pas encore l'effectivité de "son pouvoir", il avait déclaré que "...Certains ont vu dans ce délai ce qu'ils appellent impasse ou crise qu'il faut résoudre par des dialogues ou des négociations; d'autres ont vu dans cela tout simplement un sabotage de la part de la communauté internationale...". "Je vous affirme ce jour", avait-il ajouté, "que ce n'est ni l'un ni l'autre...".

Mais dans cette démarche pour l'imperium, le "candidat malheureux" s'y prendrait trop en retard et toquerait à la mauvaise porte car, comme l'avait souligné correctement le Pasteur Christophe Bea Mulumba - un des gangsters signataires du "Traité de Nice" au micro de Congo-Mikili au mois de janvier dernier -, aucun lobby n'est disposé à l'accepter "à la tête du pays". Pour quelle raison donc la communauté internationale dont les tenants du pouvoir (l'entourage du président Jacob Zuma et d'autres leaders de l'ANC) en Afrique du Sud dépendent ou en font partie devraient lâcher l'imposteur qui garantie et protège leurs interêts miniers au Congo-Kinshasa? Etienne Tshisekedi n'avait-il pas été ignoré par cette communauté internationale lorsque la Commission Electorale Nationale "Indépendante" (CENI) annonçait des faux résultats de la "présidentielle" en décembre 2011 malgré l'objection de l'Eglise catholique et le rapport critique de la fondation Carter? Et pourquoi devrait-elle s'intéresser maintenant à un nationaliste et "un tigre sans griffes"?

Jusqu'à présent, toutes les indications suggèrent que ce fameux "message au peuple congolais" était une farce! En effet trente jours plus tard, personne n'en parle. Mais qu'advient-il de l'importance et de l'urgence de ce "message" tel que l'avait souligné le secrétaire général Bruno Mavungu devant la presse? Doit-on conclure qu'aussi longtemps que l'imposture ne permettra pas au "sphinx de Limete" d'engager directement la foule, ce "message" ne sera jamais délivré au peuple congolais?

Il sied de mentionner que retrospectivement le combat pour la libération du Congo-Kinshasa était d'office perdu avec Etienne Tshisekedi peu avant même la mascarade de l'élection présidentielle du 28 novembre 2011.  Au moment où il avait décidé de rejoindre la course à la magistrature suprême, il avait le droit, la responsabilité, la raison et même l'obligation de contester la candidature de l'imposteur rwandais Hypolite Kanambe - le bébé-éprouvette de Louis Michel avec une identité fabriquée de toute pièce et adopté par la communauté internationale - rien que sur base de sa nationalité congolaise frauduleuse. Cependant le candidat numéro 11 avait plutôt choisi de cautionner la fraude et de légitimer l'"élection" avec sa propre candidature et ce avec une soi-disant garantie ou promesse de part des "décideurs internatinaux" qu'il avait préféré obéir et qui l'ont abandonné juste après la mascarade. Mais malgré cela et pendant que toutes le conditions étaient réunies pour rendre le pays ingouvernable, il s'est plutôt plongé dans le mutisme comme s'il craignait un chantage de la part  de ces "décideurs internationaux". Peut-être aussi que ce mutisme s'explique par le fait que le "Traité de Nice", lequel présentait pour lui une lueur d'espoir, venait d'être signé en janvier 2012 et il attendait donc le coup d'Etat.

Une parenthèse. L'Honorable Gecoco Mulumba exhortait l'année dernière les Congolais publiquement et à plusieurs reprises en plein centre de Kinshasa d'initier une révolution à la tunisienne ou à l'égyptienne pour libérer le pays de l'occupation. Cependant, il s'est retrouvé seul dans ce combat alors qu'il opérait à une dizaine de minutes du siège de l'UDPS.

Par ailleurs, la popularité du "sphinx de Limete" émane de son courage d'avoir claqué la porte à son ancien patron, le feu maréchal-dictateur Mobutu Sese Seko, à l'apogée de son règne, abandonnant ainsi tous les privilèges qui accompagnaient les fonctions qu'il occupait durant la deuxième république. Et c'est ce même courage qui lui a valu le surnom de "Moise"- une référence biblique - car le peuple congolais s'attendait à ce qu'il l'aide à se débarasser du mobutisme. C'est aussi ce même peuple qui chantera la cantique "Zongisa ye na Rwanda" en 2011 et qui s'attendra à ce que le même "Moise" - celui qui est identifié d'une manière intime depuis un certain temps comme"Ya Tshi-Tshi" - puisse renvoyer l'imposteur vers ses origines, c'est à dire au Rwanda. Et cette mission que le peuple lui avait confiée aurait du commencer justement par la contestation de la candidature frauduleuse de l'imposteur.

Il faut dire que bien qu'il soit tard, il n'est pas encore trop tard. Mieux vaut tard que jamais! Le "sphinx de Limete" devrait donc s'inspirer de l'exemple de ce jeune Kinois courageux, Gecoco Mulumba, pour organiser la désobeissance civile s'il a encore la conviction que la révolte d'un peuple est plus puissante qu'une bombe atomique. Et il n'a pas besoin de recourir à Zuma ou au collège des hospitaliers pour le faire. Il suffit, par exemple, de paralyser l'administration publique pour que l'imposteur prenne le large. Les Egyptiens n'ont-ils pas mis les Américains qui ont soutenu le dictateur Hosni Mubarak pendant trois décennies devant un fait accompli avec le Printemps arabe?

Etienne Tshisekedi n'a donc personne d'autre à blamer que lui-même. Et les Sud-Africains lui auraient certainement dit la même chose en zulu: "Uzenzile".

chryso45@hotmail.com