Monday, July 9, 2012

Etienne Tshisekedi: Un leader neutralisé et muselé!
Par Chryso Tambu, publié le 9 juillet 2012

Le président élu de la République, Etienne Tshisekedi wa Mulumba, a été autorisé à sortir temporairement de sa cellule "luxeuse" de Limete le 22 juin dernier afin d'assister à la messe de soutien aux victimes de l'Est célébrée en l'Eglise Notre dame dans la commune de Lingwala. Très regrettablement, il ne s'est pas adressé aux nombreux chrétiens réunis pour l'occasion alors que l'idée de la messe, d'après la presse, était une initiative de son parti, l'Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS). Il est évident qu'il ne jouit plus de la liberté d'expression, et sa sortie symbolique vient, malheureusement, d'épargner le pouvoir en place qui est accusé de l'avoir mis en résidence surveillée. En effet, ce pouvoir peut maintenant prétendre - s'il ne l'a déjà pas fait - que le lider maximo a toujours eu la liberté de ses mouvements comme la dernière fois pour son diner à la résidence de l'ambassadeur allemand en février dernier. Et devant une telle impasse, un jeune leader comme Norbert Luyeye a réagi. Il risque de changer toute la dynamique du combat pour la libération du Congo-Kinshasa.

Norbert Luyeye est un nom quasiment inconnu du public et son parti, l'Union des républicains (UR), dont il est le président national, n'est pas très connu non plus. Cependant, en une nuit, il a attiré l'attention des Congolais de la diaspora par son discours - la veille de la "fête" du 30 juin devant un parlement-debout à Tshangu, en pleine ville de Kinshasa - qui le distingue de tous les autres leaders politiques congolais. Il n'est pas allé par le dos de la cuillère pour transmettre l'essentiel de son message à la base de son parti. Après avoir dénoncer la communauté internationale pour sa responsabilité d'abord pour les 80 ans de colonisation, ensuite 32 ans de dictature avec le feu maréchal Mobutu Sese Seko, et enfin 11 ans d'occupation avec "Joseph Kabila", il a souligné que le pouvoir en place vient d'admettre que le pays est occupé par les Rwandais, alors que "...celui qui est au sommet de l'Etat est lui-même Rwandais...". Et d'ajouter, lui aussi, "...les Congolais doivent recourir à la force pour chasser l'imposteur qui dirige le Congo...", sollicitant ainsi l'aide de la diaspora.

C'est la toute première fois, depuis que Hypolite Kanambe alias "Joseph Kabila" est à la tête de la République "démocratique" du Congo, qu'un leader politique congolais ose lui faire un affront au pays avec une déclaration aussi belliqueuse.

Il semble que Norbert Luyeye a découvert la formule "magique" que tous les leaders congolais - alors tous sans exception - refusent d'en faire usage ou feignent d'ignorer et susceptible de stimuler et de redynamiser le peuple congolais qui est retombé dans la léthargie depuis decembre 2011. Il s'agit de rattacher à la nationalité rwandaise de l'imposteur "Joseph Kabila"entre autres toutes les atrocités et le pillage des ressources minières à l'Est dont il est responsable, son refus de livrer Bosco Ntaganda à la cour pénale internationale (CPI) depuis que le mandat d'arrêt a été délivré au gouvernement congolais et la présence des officiers rwandais dans l'armée nationale congolaise, tous des faits que d'ailleurs aucun candidat à la magistrature suprême n'ignorait. Cependant, aucun d'entre eux n'avait osé contester la candidature de l'imposteur! Et aujourd'hui encore, malgré l'aveu (un défi, une moquerie et une insulte) du pouvoir en place, tous les leaders au Congo - sauf Norbert Luyeye - s'autocensurent!

Etienne Tshisekdi a toujours affirmé la maturité du peuple congolais. Par conséquent, il doit prendre ses responsabilités en tant que son leader - s'il se considère toujours ainsi - et lui expliquer avec courage la gravité de la situation. Le temps de la diplomatie étant révolu, il doit admettre qu'il s'est fait dribbler par les "décideurs internationaux", c'est à dire la communauté internationale. Ensuite, il doit dire au peuple congolais que vu la situation qui prévaut à l'Est, il n'y a aucun doute à ce jour que celui qui dirige le Congo-Kinshasa par défi est un étranger de nationalité rwandaise et doit être chassé du territoire congolais - tout en restant dans la logique de la cantique "Zongisa ye na Rwanda!"ou, comme il l'a une fois suggéré, qu'on le lui amène ligoté! Au fait, comme ce fut le cas avec le colonisateur belge, le peuple congolais répondrait avec patriotisme à l'appel de son leader charismatique qu'il est s'il parvenait à le convaincre qu'il n'est pas ou plus question d'un débat d'idées entre Congolais pour l'avenir de leur pays mais plutôt des enjeux trop élevés de sa survie en tant qu'un Etat car son ennemi est un étranger - non seulement venu du Rwanda (avec une fausse identité comme étant le fils de Mzee Laurent Désiré Kabila et installé au pouvoir par la communauté internationale) mais qu'il est un tutsi rwandais qui le combat avec la complicité de certains Congolais qui en tirent un privilège.

Voilà un message très simple et clair qui tient lieu d'un mot d'ordre que les Congolais qui ont tout investi sur celui qu'ils ont élu massivement attendent de lui et qui ne peut jamais le faire attérir à la Haye, car il reste dans la logique de l'article 64 de la "Constitution" et celle de la philosophie de non-violence de son parti, l'UDPS. Et contrairement à la déclaration de Félix Tshisekedi faite sur une émission de Radiolisolo.com le 3 juillet dernier, ce message ne contient un langage ni hypocrite ni raciste ni populiste. Cependant, prétendre qu'un mot d'ordre qui comprend ce language n'est pas efficace relève de la naïveté ou plutôt de l'hypocrisie.

Il est utile de rappeller que le dernier message du président élu de la République au peuple congolais date de décembre 2011. Il s'agissait d'un appel au calme suite à la comédie de Ngoy Mulunda. Dans l'entretemps, une quarantaine de membres de l'UDPS ont rejoint l'imposture dans l'hémicycle de la "jungle nationale", Eugène Diomi Ndongala est porté disparu et, très récemment, comme pour ajouter l'insulte à la blessure, l'imposteur "colonisateur" s'est moqué de "ses sujets Congolais" en allant fêter en toute quiétude avec ses siens de l'éthnie tutsi au Burundi. "Et on dit quoi avec tout ça?", se serait interrogé un Ivoirien!

Une parenthèse. Si la messe à l'Eglise Notre dame, célébrée sur l'initiative de l'UDPS avec comme prétexte le soutien des victimes à l'Est alors que l'objectif visé était de rassurer le peuple congolais  avec l'apparition en public du président élu de la République, Etienne Tshisekedi wa Mulumba, qu'il n'a plus vu depuis plus de trois mois, la mission n'a pas été accomplie. Au contraire, son silence reste très inquiétant.

 Avec l'évolution de la situation, il est plus que temps que le président élu de la République, Etienne Tshisekedi wa Mulumba, se prononce. Urgence s'impose! Son message peut inclure aussi un rappel à l'appel de fonds pour l'imperium étant donné que la réaction des Congolais de la diaspora à ce sujet reste timide.

L'outsider, Norbert Luyeye, vient de hausser la barre!

chryso45@hotmail.com

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