Monday, June 25, 2012

Honoré Ngbanda a tenté de rassurer le peuple congolais!
Par Chryso Tambu, publié le 25 juin 2012

Dans une de ses rares interviews accordées à la presse le 29 mai 2012 à Londres, le président national de l'Alliance des Patriotes pour la Refondation du Congo (APARECO) a, au micro de Grégoire Watupa de Congo Horizons, fait le point de la situation dans le cadre du combat mené pour la libération du Congo-Kinshasa. Aussi pertinente, riche en substance et édifiante qu'ait été cette interview de 4 heures, en frangala, avec cet homme d'Etat qui a la maîtrise du domaine de renseignement, elle a été très curieusement ignorée par la presse "libre" de la diaspora. A l'exception de Radiolisolo.com qui en a parlé, l'animateur de l'émission et la plupart des auditeurs - tous des combattants - n'ont malheureusement pas saisi ni le sens ni l'importance du message patriotique de celui qui est reconnu comme le père de la résistance et, encore moins, l'urgence de son appel pathétique.

Abordant la rumeur selon laquelle il jouerait un double jeu ou serait en train de collaborer avec l'imposture, ou alors qu'il aurait un agenda caché pour des fins personnelles, Honoré Ngbanda a trouvé la nécessité d'expliquer d'abord le sens du combat et son parcours lequel a commencé avec le réveil du danger alerté en 1986 par l'ancien opposant au président Milton Obote, l'actuel président Ougandais Yoweri Museveni, nourri déjà à l'époque des vélleités expansionistes tutsi. Mais, à la chute du régime du feu maréchal-dictateur en 1997, l'ancien dignitaire de la deuxième République ira s'exiler en Afrique du Sud où, quelques temps après, il sera d'abord approché par le président Ougandais qui voulait initier la réconciliation et lui rendre la faveur en l'aidant à son tour à prendre le pouvoir à Kinshasa. Cependant, ayant décidé de prendre sa retraite de la politique, il rejetera sa sollicitation laquelle d'ailleurs, a-t-il ajouté, aurait fait de lui aussi une marionnette comme Laurent Désiré Kabila. Ensuite, ce dernier n'ayant pas réussi à l'éliminer physiquement en Afrique du Sud, lui enverra en 1999, à Paris, Célestin Kabuya Lumuna qui échouera dans sa mission de le récupérer pour "cautionner l'imposture". Et plus tard, il déclinera l'invitation de Alexis Tambwe Mwamba de rejoindre son mouvement rebelle - une oeuvre du président Rwandais, Paul Kagame - pour renverser Laurent Désiré Kabila.

Pour Honoré Ngbanda, ces détails devraient mettre fin à toute insinuation d'une collaboration avec l'occupation ou un prétendu double jeu avec l'imposture et exclure toute possiblité d'un agenda caché - la conquête du pouvoir. Mais la dimension spirituelle qui est pour lui plus importante et qui requiert l'obédience justifie plus, d'après lui, son indifférence pour le pouvoir. L'appel de Dieu qu'il avait recu l'orientant vers la carrière politique plutôt qu'académique avec comme mission plus tard la libération du Congo-Kinshasa, a-t-il mentionné, ne comprend pas à ce jour la vocation de conquérir le pouvoir.

Une parenthèse. Ceux qui font un procès d'intention à Honoré Ngbanda devraient en toute honnêteté se poser deux questions fondamentales suivantes: S'il décidait de contrarier sa vocation, n'a-t-il pas le droit, en tant que Congolais, d'aspirer à la magistrature suprême? Et dans cette démarche, serait-il logique pour lui de rejoindre l'occupation ou se rapprocher de l'imposture?

Par ailleurs, le père de la résistance a déploré l'impatience des Congolais dans ce combat contre l'occupation qu'il attribue, d'une part, à un manque de persévérance alors que Etienne Tshisekedi wa Mulumba et son parti, l'Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), qu'il cite à juste titre, illustrent effectivement cette persévérance depuis trente ans et continuent de lutter pour obtenir l'imperium et, d'autre part, à la méconnaissance de l'identité de l'ennemi qui n'est autre qu'une "pieuvre monstre" qui représente la communauté internationale avec tous ses interêts. Affirmant que le problème n'est donc pas Hypolite Kanambe alias Joseph Kabila qui d'ailleurs ne dirige pas La RDC - elle est dirigée par le Rwanda -, Il note que l'élimination physique de l'imposteur, laquelle fait partie de la solution,  peut être exécutée très facilement. Mais en cherchant à remédier la situation, il faut absolument éviter, a-t-il insisté, qu'elle ne puisse empirer comme dernièrement fut le cas au Mali où "le pays a été coupé en deux" à la suite d'un coup d'Etat militaire. Il n'est donc pas prêt à porter la responsabilité devant l'histoire d'une éventuelle balkanisation du Congo-Kinshasa. Et d'ajouter: "...le plus grand obstacle dans ce combat, c'est le congolais lui-même qui est l'ennemi du peuple congolais et qui fait le travail de Paul Kagame..." Il s'agit, d'après lui, des collabos qui sabotent de l'intérieur (sur le terrain) l'opération à tous les niveaux et des cas d'infiltration dont le "vieux" Tshisekedi et lui-même sont victimes. Et il a avoué que ce sont des difficultés rencontrées sur le terrain et qui semblent éterniser le combat.

A propos de la collaboration avec son aîné le président élu de la République, Etienne Tshisekedi wa Mulumba, le jeune frère et président national de l'APARECO a souligné qu'elle date de 2006 mais que les congolais ignorent. En effet, les deux leaders ont toujours partagé et partagent le même objectif qu'est la libération du Congo-Kinshasa de l'occupation. Cependant, c'est dans la "méthodologie d'approche" que les deux leaders avec leurs mouvements politiques respectifs divergent. l'UDPS ayant choisi la non violence et la démocratie (les élections) et, l'APARECO, la "voie B" - la force armée - depuis sa création, ceci crée donc une perception de conflit ou de mésentente entre les deux organisations politiques. Dans le cadre de cette collaboration, le président élu avait été prévenu bien avant les "élections" de la difficulté d'obtenir l'imperium. Et le président de l'APARECO d'ajouter : "...l'UDPS avait commis l'erreur d'avoir accepté d'abandonner la résistance et de s'inscrire dans la dynamique des élections avant d'obtenir les promesses faites". "Ya Tshi-tshi" a donc été trompé par la communauté internationale qui ne visait qu'à sa participation uniquement pour crédibiliser un simulacre d'élection.

Le père de la résistance a en outre confirmé que la collaboration avec son kulutu n'est pas effice pour la simple raison que ce dernier s'étant engagé ouvertement dans la voie des élections et la démocratie avec son message de paix et de non violence durant toutes les mobilisations, il a été stratégiquement piégé avec la complicité de la communauté internationale par la présence de Moreno et la cour pénale internationale (CPI) à Kinshasa - une épée de Damoclès - pour lui endosser toute la responsabilité de la violence, y compris celle que l'imposture était préparée à provoquer avec sa milice et ses kulunas et, ce, pour le neutraliser. Par conséquent, l'APARECO a du arrêter toute la machine qui a été mise en marche pour récupérer l'imperium par la force. Et Honoré Ngbanda d'ajouter: "... néanmoins, il était possible et il est encore possible de bloquer l'imperium de l'imposteur en boycotant toutes les institutions" mais c'est à cause de la "médiocrité de la classe politique et une partie des officiers de l'armée congolaise" que cela ne s'est pas encore matérialisé. La voie des élections ayant montré ses limites, renchérit le père de la résistance, il reste convaincu que "la voie B" demeure la meilleure stratégie alternative et suggère que tous les congolais puissent s'organiser par une force collégiale ou populaire, c'est à dire une force militaire, policière, estudiantine, syndicale, religieuse, etc. pour bouter l'ennemi dehors. Et il a annoncé que la collaboration évolue donc dans ce sens avec son kulutu "Ya Tshi-tshi" d'une part et son leki le Général Munene de l'autre pour arracher l'imperium.

En résumé, Honoré Ngbanda a demandé aux Congolais de privilégier la libération du Congo-Kinshasa de l'occupation et de s'organiser le plus rapidement que possible pour un assaut final contre l'imposture. N'a-t-il vraiment pas raison?

Ingeta!

chryso45@hotmail.com

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